Seamaster Ploprof

 

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Le 30/12/04

        Texte de la publicité:

      La Seamaster 600 est super-étanche. Son boîtier est taillé dans un bloc d'acier inoxydable. C'est du  solide: glace vissée en verre minéral trempé, lunette tournante pour contrôler les temps écoulés, munie      d'un dispositif de sécurité, couronne vissée, à double système de vérouillage.

      La Seamaster 600. Elle a passé les tests rigoureux d'Omega. Ella a fait ses preuves avec les plongeurs de l'Opération Janus. Pendant 8 jours, à 250 mètres de profondeur.

      La Seamaster 600 est conçue pour le maximum de précision et de fiabilité. Et pour le maximum de sécurité.

Seamaster 600, la montre des plongeurs professionnels. Etanche à 600 mètres. Boîtier monobloc en acier inoxydable, mouvement automatique avec calendrier, lunette tournante verrouillable. Couronne vissée. Bracelet acier inoxydable ou brassard en Isofrane.

 

 

 

(Image Omega)

Mon histoire...

Je suis née au début des années 70, et mes concepteurs m'ont dessiné en vue de supporter une vie agitée, de sportive exclusive, au poignet d'un plongeur de l'extrème. Il faut dire que je suis de conception robuste, et il faut que je puisse donner l'heure précise en toutes circonstances, je dois faire honneur à la marque qui est inscrite sur mon cadran.

Aprés un voyage en partance de Bienne, ma ville natale , j'atterri dans une ville ensoleillée du sud de la France, et mon périple s'achève dans une luxueuse boutique, où je suis exposée, équipée de mon bracelet en isofrane, d'un bleu qui rappelle la couleur de mon cadran.

Voilà quelques mois, maintenant que je fais de l'oeil à tous les passants qui s'arrêtent un instant devant la vitrine. Certains sont indifférents, d'autres sourient, il y en a même beaucoup qui, l'étonnement passé, me font une grimace, et malgré l'épaisse vitre qui nous sépare, j'entends parfois leurs commentaires désagréables. Ils ne se sont pas vus, avec leurs poignets rachitiques ou avec leurs gros bides. C'est sûr que leur première plongée pourrait bien être aussi la dernière !

Celui qui m'a fait le plus de mal, c'est un vieux pépé, qui paraissait pourtant bien sympathique. Il a admiré un instant mes copines "Constellation", et "De Ville", mais son regard s'est figé quand il s'est arrêté sur moi, son visage s'est fermé, et il a tourné les talons en secouant la tête ! Vieux schnock...

Il pleut aujourd'hui, et les rares personnes qui s'arrêtent devant la vitrine, le font pour s'abriter un instant sous l'auvent, avant de s'élancer à nouveau sous le déluge qui s'abat sur la ville. Toutefois, un grand gaillard essaie de se frayer un passage vers la vitre qui me sépare de l'extérieur. Son regard scrute un instant le présentoir et s'illumine à ma vue. Visiblement cet homme de goût a entendu parler de moi, peut-être une photo d'une de mes semblables dans une revue sportive ?

Le gars sonne à la porte de la boutique, et l'horloger vient lui ouvrir. J'entends une conversation assez brêve et courtoise, mais ne comprends pas tout: La constellation électroquartz d'à coté fait un boucan d'enfer avec son moteur vibrant !

L'horloger déverrouille le portillon d'accés au présentoir, et me tend au gars, noyée dans un chiffon doux avec lequel il vient de m'enlever quelques grains de poussière.

Eh ! pas tant de chichis, je suis une sportive que diable ! Indifférent à ma colère le gars me dévisage, visiblement ravi de me découvrir de prés. Sa main virile est assez ferme, mais je la sens un peu tremblante. Je crois que je lui plais ! Un homme de goût vous dis-je...

Le gars enlève sa montre et la glisse dans la poche de sa veste en Jean. J'ai cru voir une collègue des années 60, une Seamaster 300. Hum, elle a vécu la vieille, un peu sur le retour... Enfin elle a dû être belle.

Haaa ! Confortable ce poignet velu, bon mon gars je t'adopte, va pas falloir repartir sans moi !

C'est gagné, le gars a sorti des billets, pendant que l'horloger me met à l'heure, un peu maladroitement, à cause de ma couronne à gauche. Il n'a même pas pris l'écrin qui m'a été attribué à la sortie de l'usine. Pas le genre à s'encombrer de choses inutiles, décidément il me plait le gars....

Bon, je ne vais tout de même pas vous raconter ma vie de plongeuse, qui fut longue et mouvementée, jusque dans les années 80, où le gars qui commençait à avoir de la bouteille, a espacé les balades en mer, pour finir par troquer ses palmes pour des charentaises.

Il était temps vous me direz...Une fois, il a même oublié de revisser ma couronne, et j'ai bu la tasse !

Heureusement, il m'a porté le soir même chez l'horloger qui a sêché immédiatement mon mouvement, mais mon cadran en a gardé les traces. Il a dit au gars que mes joints avaient besoin d'être changés, ainsi que mon cadran, mais le gars a répondu que de toute façon la plongée c'était fini pour lui.

J'ai donc passé un bon boût de temps dans la remise, à coté du profondimètre et du détendeur, jusqu'à ce petit matin où tout a été débarrassé.

-Un lundi matin, brocante au cours Saleya, novembre 2004.

-Salut Jeff, ça va ?

-Bien et toi ? Quoi de neuf ?

-En Omega ? Bah rien de nouveau... Ah si ! J'ai un pote qui a récupéré une Ploprof, ça t'intéresse ? Bon, y'a pas le bracelet, mais elle tourne. Juste la date qui passe pas correctement...

-Mmmh faut voir...

-Si tu veux je la récupère et je t'appelle dans la semaine.

-Mmmh pas le temps cette semaine, lundi prochain, à Saleya si tu veux.

-Ok on fait comme ça, ciao à lundi prochain...Ah oui, amène des tocantes si tu veux faire des échanges !

-Ok à lundi...

Réception de ma Ploprof:

Cette montre, je m'y intéresse depuis des années, je l'ai eue en main pour le première fois en Autriche, il y a une dizaine d'années, dans une brocante .

La montre était dans un état correct, mais son prix à l'époque m'avait semblé stratosphérique, (6500 francs !).

Aprés l'avoir regardée un bon moment, sous l'oeil amusé du brocanteur Autrichien, je l'ai donc reposée dans la vitrine, avec une certitude, il m'en fallait une !

En 2002, un ami m'appelle, et m'en présente un autre exemplaire, cette fois-ci dans un état remarquable, avec son bracelet d'origine, genre cote de maille, mais j'ai été obligé de laisser filer l'affaire, car je venais de faire un autre achat...

Novembre 2004 (suite)

Le lundi suivant, je me pointe donc au cours Saleya sur le coup des huit heures, et me promène dans les allées de la brocante hebdomadaire.

Quelques minutes plus tard, j'aperçois mon marchand qui arrive d'un pas décidé vers moi, à ses mimiques, je sais déjà qu'il est en possession de la montre, je suis quelque peu fébrile, cette fois-ci, je ne veux pas la laisser partir...

Nous nous asseyons au "Saleya", et commandons deux cafés au serveur qui nous voit régulièrement déballer des tocantes sur ses tables.

La montre est là, au poignet du vendeur, montée sur un bracelet acier anonyme (et trés typé annnées 70).

Pour la troisième fois de ma vie, j'ai en main la fameuse Ploprof, et pour la troisième fois, je ressent la même fascination pour cette montre au design si particulier.

Cet exemplaire est en piteux état, et pourtant je sais déja que je vais faire mon possible pour l'acquérir si le prix reste raisonnable.

 

Une rapide inspection me permet de voir que la montre a pris l'eau au cours de sa vie de plongeuse: le cadran en porte les stygmates, et par endroits la peinture est légèrement boursoufflée !

Voyant mon oeil inquisiteur, mon vendeur s'empresse de dire que le mouvement est nickel, et qu'il a juste besoin d'une révision (le passage de la date se fait mal).

Une demi heure plus tard, l'affaire est conclue sur la base d'un échange, je vais donc travailler avec MA Ploprof en poche, me demandant déjà comment je vais trouver les pièces, trés rares, pour cette montre...

Premier bilan:

Le soir même, j'entreprends donc le démontage de ma montre pour me faire une idée de ce qui doit être remplacé.

Les pièces à remplacer:

La lunette

Le cadran

Le poussoir rouge

Le verre

Les aiguilles

Les pièces manquantes:

Les joints de couronne: un torique, un plat

Le joint de verre

Une des 3 billes (guides de la lunette jusqu'au cran suivant).

 

Deux jours plus tard, alors que je parlais restauration du cadran de ma Cosmic avec Georges bien connu du forum de Chronomania, je lui fais part de ma nouvelle acquisition, et de la possibilité de trouver des pièces de rechange.

Le hasard fait bien les choses, Georges a possédé la même montre (un prototype !) quelques temps auparavant, et il me dit connaitre quelqu'un en Australie (!) qui a peut-être  en sa possession les pièces que je recherche.

Un mail est donc envoyé en Australie, pour la commande des pièces suivantes:

Un verre, un cadran, le joint de couronne (je ne savais pas encore qu'il y en avait deux !), une lunette tournante, le poussoir rouge et un jeu d'aiguilles.

On verra bien ce qu'il y a de disponible.

Entretemps, j'envoie un E-mail à Bill Sohne, modérateur du forum Omega de Time Zone, et collectionneur d'Omega, pour lui demander   l'autorisation d'utiliser le schéma qui suit pour mon site, et qui permet d' avoir un aperçu de la construction du boîtier de l'Omega Ploprof:

Merci à Bill Sohne pour ce document.

En attendant une réponse d'Australie, je me lance dans la recherche d'un bracelet acier d'origine qui, paraît il, est trés recherché et atteint donc des sommes conséquentes.

Un coup d'oeil sur le site Omega me permet d'obtenir les références des bracelets montés sur la ploprof:

Je dis bien les bracelets,car il y en a eu deux différents:

Ref: 1162/162

Ref: 1266/237

Finalement,sur E-bay, je tombe sur un vendeur italien qui a le bracelet Ref: 1162/162 neuf de stock, et je gagne l'enchère à 90 euros...

Je n'ai pas encore reçu le bracelet, mais voici déjà les photos:

ref:1162/162

L'autre référence de bracelet correspond   à celui-ci, qui est le plus recherché, le "mesh" bracelet ou bracelet de mailles.

ref:1266/237

Il fera partie sans doute de mes achats de l'année 2005.

Révision du mouvement:

Le calibre 1002:

Caractéristiques:

Fabriqué en 1968, en remplacement du calibre 565, sa fréquence est poussée à 28800 alt/h, il est munit d'un stoppe seconde, d'un réglage rapide de la date plus aisé à utiliser ( 1er cran en tirant sur la couronne). Le passage de la date est instantané à minuit.

Le remontage par masse oscillante (ou rotor) se fait dans les deux sens.

Réglage fin du balancier par vis excentrique.

Fabriqué jusqu'en 1973, à 370 000 pièces, (y compris 1000 et 1001)

Pour patienter, en attendant l'arrivée des pièces, le mouvement est entièrement démonté et révisé, et il s'avère en parfait état, le vendeur avait raison, il n'y a aucune trace d'oxydation sur les pièces.

   

 

18 Novembre: Des nouvelles d'Australie:

Toutes les pièces demandées sont disponibles   !

Tout simplement incroyable, je pensais que leur recherche me prendrait l'année 2005...

Seulement, il y a un petit problème à résoudre: Apparemment, je ne recevrai qu'un seul joint de couronne, et sur le schéma fourni par Bill Sohne, il y a deux joints ! Un plat et un torique.

Je m'adresse donc à mon fournisseur, pour en savoir plus, et commande en même temps un des trois petits plots qui sont logés sous la lunette et qui servent de cliquets. (J'ai peu d'espoir car paraît-il les pièces pour la Ploprof ne sont plus distribuées)

17 Décembre: Les pièces sont arrivées !

Un mail de Georges me fait part de la bonne nouvelle, elles partiront par chronopost le mardi suivant pour arriver enfin chez moi le 22 décembre.

23 décembre, un appel de mon fournisseur:

Ma commande est déja arrivée, le petit plot en acier inox manquant, ainsi que LES joints de couronne sont à disposition !

Bonne nouvelle.

C'est bon, le remontage de la Ploprof peut commencer, toutes les pièces sont arrivées. Seul le bracelet acier se fait attendre, et je suis sans nouvelle pour l'instant de mon vendeur italien, qui devrait maintenant avoir reçu mon chèque.

Le poussoir et son mécanisme:

 

 

La mise en place est assez facile, et quelques photos valent mieux que de longues explications...

Pour plus de sécurité, l'écrou est bloqué avec une micro-goutte de frein de filets, le démontage éventuel restera aisé...

 

 

Le remontoir et ses joints:

Voici donc l'ordre de montage de la couronne, avec ses deux joints, le plat et le torique qui vient se loger dans la carrure.

Le joint torique est utile au moment de la mise à l'heure de la montre, il empèche la pénétration de poussière ou d'humidité lorsque la couronne est tirée.

Mise en place:

Le joint plat est posé

 

 

La rondelle inox sert à maintenir le joint plat en place, c'est ce dernier qui assure la véritable étanchéité de la montre, en plongée.

 

 

Enfin, l'écrou de blocage de la couronne est glissé par le dessous de la boîte

 

 

Puis la couronne est délicatement introduite en prenant garde que le joint plat soit bien en place.

 

 

Dernière précaution, il faut veiller à accrocher les parties males et femelles de la tige de remontoir.

Pour cela, il suffit de soulever légèrement le mouvement de la boîte, et d'accrocher les deux parties par le coté.

Il n'y a donc pas d'introduction en force comme sur l'Omega  Dynamic par exemple. Le démontage se fait de la même façon en soulevant le mouvement. Le controle de l'opération se fait par une petite ouverture à 9 heures, dans la carrure de la montre.(photo ci-dessous).

 

Le verre et son joint:

Dernières étapes avant la fermeture:

La bague plastique qui maintient le mouvement est posée (entre la carrure et le cadran)

 

 

Le joint torique est posé sur l'entretoise en métal noir

 

 

Lorsque le verre sera en place et serré par la bague-écrou, le joint s'écrasera fortement contre la carrure et le verre, pour une bonne étanchéité.

Le cadran est soufflé plusieurs fois et longuement scruté à la loupe pour éliminer les poussières indésirables.

 

 

Même opération de chasse à la poussière pour le verre

 

 

On ferme !

 

Le bracelet à été enlevé pour l'opération finale de fermeture.

En effet, la montre a été fixée à l'étau (spécial montres !), pour faire un meilleur serrage de la bague écrou.

Reste plus qu'à passer la bête à l'épreuve d'étanchéité, ce qui sera fait chez un ami horloger.

 

La lunette:

Les petits cylindres sont mis en place sur la carrure dans leurs logements.

Ils servent à guider la lunette pour que les graduations soient toujours bien en face de celles du cadran.

Dernière formalité, la lunette est mise en place en apuyant,tout en exerçant une rotation.

Ne pas oublier d'appuyer sur le bouton rouge pendant cette opération !

 

Quelques photos de la montre terminée:

Il manque toujours le bracelet acier que j'attends encore...

Un éclairage à la lumière noire peut donner un aperçu de la lisibilité de la montre en profondeur...

 

 

Euh là c'est vraiment en trés grande profondeur...

...faudra tout de même que je pense à passer mon niveau 1...

Pour terminer, deux photos avec le bracelet acier enfin reçu...

spirotechnique.jpg (133865 octets)

 

scubapro.jpg (149865 octets)

jef06

 

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