Restauration d'une LIP

Super Nautic-Ski.

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La Super Nautic-Ski, a été diffusée par LIP de 1972 à 1974, en remplacement sans doute de la Nautic-Ski sortie en 1968 et dont la boîte pouvait sembler un peu trop classique dans les années 70.

 

Premier bilan avant démontage:

Le verre, est à changer, car il n'est pas seulement rayé, il comporte des craquelures internes, maladie assez courante sur les Nautic-Ski.

 

 

 

En plus d'être constellée de coups et rayures, la boîte est franchement dégueulasse, à ce niveau il faut presque faire de l'archéologie...et enlever les couches de saleté pour redécouvrir la montre !

 

 

Même les couronnes, pourtant bien protégées sur ce modèle ont reçu des coups formidables, les rendant inesthétiques, un vrai "scandale"...

 

L'ouverture:

 

La surprise est plutôt bonne:

Le mouvement semble en bon état, la pile a été enlevée et n'a pas eu donc le loisir de couler et d'oxyder la platine et les pièces environnantes. Le balancier semble libre , aucune pièce ne manque.

Je pense que la révision se fera sans gros problème.

 

 

 

 

 

 

 

Le fond de la montre laisse apparaître le scaphandrier, propre aux boîtes "Supercompressor".

Ce genre de boîtier breveté était founi à plusieurs marques de montres, dont Jaeger-Lecoultre entre autres, qui en a utilisé une variante.

 

 

 

 

La petite vis à droite est légèrement dévissée...

 

...jusqu'à ce que la couronne et sa tige soient libérées.

 

Le cercle d'emboîtage est enlevé en dévissant les pattes de fixation.

 

 

 

La couronne commandant la lunette interne est enlevée, de même que les deux tubes d'étanchéité, qui seront remplacés par des neufs.

 

 

 

Il ne reste plus qu'à enlever le vieux verre, profondément enfoncé dans la carrure.

L'opération est faite à la presse Robur, à l'aide de cales pour maintenir la boîte par la carrure, et en appuyant sur le verre par l'arrière.

Il faut d'ailleurs souligner que le vieux verre n'a pas supporté la pression, il s'est fendu en deux, affaibli par les craquelures internes.

 

 

Polissage/brossage:

 

Le travail sur la boîte est effectué avec des outils "maison", c'est à dire que la où un pro aurait mis une demie heure avec de bons outils pour un résultat parfait, j'ai mis 4 heures pour un résultat perfectible...

Les coups et rayures sont enlevés au papier de verre de grain 400, monté sur une cale en bois, pour ne pas arrondir les angles, et obtenir une surface bien plane.

Les traces de passage du ponçage sont ensuite atténuées au grain 1200, et la finition polie est obtenue avec un chiffon doux et du Buhler tous métaux.

Le chiffon est également utilisé avec la cale en bois.

Pour le brossage "soleil" de la lunette, j'utilise les petites brosses "Scotch Brite" montées sur une mini-perceuse genre Dremel...

Le brossage de la lunette est fait en plusieurs passes régulière.

 

 

Ici les tubes de couronnes neufs ont déja été montés, car ils ne dépassent pas de la carrure et ne gènent pas dans l'opération de polissage.J'ai en effet préféré les monter avant le polissage car un coup malencontreux est si vite arrivé...

Le polissage des cornes est en cour.

 

 

La boîte est nettoyée au savon pour voir le résultat, et les endroits à reprendre...

 

 

 

 

Pose du verre neuf:

Le pignon servant à actionner la lunette interne est monté sur sa couronne, la lunette est logée dans son emplacement...il ne reste plus qu'à poser le verre.

(La deuxième couronne est là pour "faire joli" sur la photo...)

 

 

Je me suis procuré un verre neuf chez mon fournisseur, mais une mesure au pied à coulisse montre que le cran de la boîte qui doit recevoir le verre ne mesure en fait que 33,2 millimètres, j'ai donc réduit le verre de 1/10ième par précaution...(Papier de verre fin et pâte à polir).

 

Le verre est tout d'abord "présenté" avec une griffe classique, puis définitivement enfoncé avec la presse.

 

Le travail sur la boîte est enfin terminé.

 

Le mouvement:

Désassemblage...

Les pièces sont ensuite nettoyées dans des bains, (nettoyage à sec pour la bobine et la diode !)

Remontage:

Platine nue.

 

 

Pose de la lamelle de contact de pile, isolée de la platine par un film plastique et des rondelles isolantes.

 

Pose de la bascule et de son ressort.

 

La tirette est posée et fixée au moyen d'une vis, le ressort de tirette également.

 

Pose du pignon coulant et de la tige de remontoir qui le maintient en place.

 

 

Pose de la bascule servant de stop-seconde.

Le ressort de la bascule...

 

 

Le tout est fixé par une plaquette et une vis

Position tirée , la bascule vient s'intercaler dans la roue d'échappement.

La montre s'arrête.

Position poussée, la bascule se dégage et la montre repart.

 

 

Pose de la minuterie, et d'un pont muni d'un coussinet.

Ce dernier reçoit un pivot de roue se trouvant de l'autre coté de la platine.

Le huilage est fait dès à présent, car le coussinet ne sera plus accessible par la suite.

 

Pose du train de roues, huilage.

Notez au passage le système qui permet de débrayer les aiguilles et mettre la montre à l'heure, en remplacement d'une chaussée traditionnelle.

A huiler avant montage avec le train de roues.

Pose de la roue d'échappement qui devient ici la roue motrice entrainant les autres jusqu'à la minuterie grâce à l'impulsion donnée par le balancier.

On peut se demander, quelle est l'utilité de l'ancre sur ce type de mouvement.La seule raison que j'ai trouvée est qu'elle peut empêcher un renversement du balancier en cas de choc violent.Si quelqu'un a une idée...

 

Petit détail qui a son importance: Le petit plot en bas devant le rubis est en fait un aimant. Il est utile à l'ancre qui ne peut pas stationner au milieu.(Elle va soit d'un coté, soit de l'autre...)

Tout en haut, un autre aimant qui affleure de la platine et sert à positionner la roue entraineuse et empêche son déplacement accidentel entre deux impulsions.

Pose du pont d'ancre et de roue entraineuse.

Coté cadran, les roues de renvoi et de minuterie sont mises en place...

...et maintenues par un pont fixé par trois vis.

La roue des minutes et celle des quantièmes sont elles aussi maintenues...

...par une platine qui recevra plus tard le disque des quantièmes.

Retour du coté pile, pour une opération toujours délicate...

Cale de hauteur pour le coq (ou pont de balancier)

...la pose du balancier.

Il faut noter que le balancier pour se glisser entre tous les organes (roues, ancres), doit être posé à peu prés comme sur la photo ci-dessus, c'est à dire en le faisant tourner par une rotation du pont.

Il faut dire que ce balancier est muni de deux chevilles sur le plateau et une troisième sous la serge ! et tout ce petit monde doit trouver sa place...

S'assurer si le balancier n'est pas libre, que la cheville inférieure se trouve bien entre les cornes de l'ancre.

Les fils de contact, avec le réglage (La tige tenue par la grosse vis)

Le balancier et ses trois chevilles

 

Un essai avec la pile s'impose, pour les derniers réglages.

A noter: Ce n'est pas trés visible sur la photo, mais il est impératif de poser un isolant pour ne laisser que le centre en contact avec la montre, sous peine de court circuit et de décharge de la batterie en quelques secondes !

La référence de pile utilisée est 386.

 

 

Aprés un petit réglage de l'éloignement des contacts, la montre démarre avec une belle amplitude.

Dernière formalité, le huilage des incablocs du balancier.

snremontage28.jpg (57271 octets)

Pose du ressort du disque de date (le sautoir ?)

Pose des vis de maintient du cadran sur la tranche de la platine. (Prélevées sur un mouvement HS, car elles manquaient à l'appel)

 

Un photo prise à la sortie du mouvement de la boîte permet de voir qu'une des aiguilles n'a plus de tritium.

 

La pâte lumineuse est créée à partir de cette poudre de perlinpinpin, et d'un vernis mat.

JOUR !

NUIT !

 

L'heure de la mise en boîte est venue...

 

 

 

 

effe i fi enne i ni

(C'est fini.)

 

 

 

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