Le calibre R25

Le R25 est conçu en 1948 par Jean-Georges Laviolette pour être le remplaçant du 26 et I24.Il faut noter que ce calibre est le premier à être produit sur une chaîne de montage Il est équipé de 17 rubis et 2 versions sont proposées à la clientèle : une version classique avec petite seconde à 6h et pour suivre la mode, une version à seconde centrale est ensuite vite proposée. C'est aussi le premier calibre LIP a être équipé d'un antichoc sur l'axe de balancier et d'un ressort incassable.

On peut distinguer plusieurs versions selon les antichocs utilisés ou la qualité des calibres.

Lien vers les différentes versions.

Ce calibre est souvent protégé de la poussière par une calotte vissée.

Démontage d'un R25 :

Le R25 côté fond :

Le R25 côté cadran :

On retire tout d'abord la roue d'heure :

Démontage du balancier. Ce dernier est monométallique à vis. Il possède un spiral à courbe Breguet.  Il est monté sur antichoc de type Incabloc. (dans versions du R25 existent avec différents antichoc, voire sans antichoc)

A noter les 2 vis maintenant le coq.

Il faut noter aussi la présence d'une cale sous le pont de balancier :

Cette cale ou chrysocale apparaît chez LIP à partir du R25. Leur épaisseur varie entre 2/1000 à 8/1000 ème de millimètre. Cette astuce technique permet de simplifier le montage des calibres en compensant l'ébat du balancier. Ces cales seront utilisées jusqu'au R184 !

Démontage de l'ancre :

Démontage du contre-pivot de la roue d'échappement fixée sur le pont de rouage :

Démontage du rochet :

ATTENTION !!! les 2 lignes parallèles au sillon de la vis indiquent que cette vis a un pas inversée. Il faut donc la dévisser en vissant et inversement. C'est toujours le cas pour les roue de couronne sans noyau et quelquefois pour le rochet (exemple R25). Il faut faire bien attention car un pas de vis casse vite !

Le ressort du cliquet anti-retour devient alors visible.

On démonte ensuite la roue de couronne avec la même précaution concernant la vis.

 

 

On peut maintenant retirer le pont de barillet :

Le barillet contient un ressort incassable fourni d'abord par la maison américaine Elgin (les cadrans sont marqués Elgiloy) puis le ressort sera d'origine française.

    

côté fond                                                       côté cadran

La large ouverture dans le couvercle du barillet, côté cadran, permet d'introduire un tournevis et de soulever le couvercle. 

Les 2 ouvertures étroites des 2 côtés servent à maintenir 2 ergots de la bride du ressort ainsi de maintenir fixée une extrémité du ressort au barillet.

Ouverture du barillet :

Au centre, on distingue l'arbre du barillet sur lequel se fixe l'autre extrémité du ressort. Sur ce même arbre est vissé le rocher. Lorsque l'on remonte la montre, le rochet tourne ce qui entraîne l'arbre et enroule le ressort autour de l'arbre.

Le retour en arrière du rochet étant impossible grâce au cliquet anti-retour, le ressort ne peut se détendre qu'en tirant sur son autre extrémité fixée au barillet. Ce dernier tourne alors, entraînant le train de roue. 

Démontage du barillet :

Vue sur l'extrémité du ressort :

On voit nettement les 2 ergots de la bride qui permettent de maintenir fixe cette extrémité du ressort dans le barillet. Le ressort peut aussi être maintenu par un crochet (d'où le trou à l'extrémité du ressort).

Comparaison entre une ressort incassable et un ressort classique :

 

On enlève le barillet :

On attaque maintenant le train de roues.

On commence par retirer la Chaussée fixée à la roue de centre côté cadran.

 On peut maintenant démonter le pont de rouage maintenant le train de roue.

 

 

De gauche à droite, la roue d'échappement, la roue de seconde, la roue moyenne et la roue de centre.

Démontage du remontoir :

On dévisse la vis de tirette ce qui libère la tige de remontoir.

En haut, la tige de remontoir et la couronne, à droite le pignon de remontoir, à gauche le pignon coulant.

On démonte ensuite la minuterie :

D'abord le pont de minuterie qui sert aussi de ressort de tirette :

On peut alors retirer la minuterie et les 2 renvois ainsi que la bascule et son ressort :

A gauche, de haut en bas : la minuterie, le premier renvoi, le deuxième renvoi, le ressort de bascule et la bascule. A droite, le pont de minuterie-ressort de tirette.

On dévisse enfin la tirette :

En bas, à gauche, la tirette, à droite, la vis de tirette.

Après avoir démonter le remontoir, étudions son fonctionnement :

Position couronne poussée : remontage du ressort :

Le carré de la tige de remontoir entraîne le pignon coulant. La bascule plaquant le pignon coulant au pignon de remontoir, la rotation de la couronne entraîne le pignon de remontoir, la roue de couronne et le rochet. La denture spécifique entre les 2 pignons permet un entraînement dans un seul sens. 

Position couronne tirée : mise à l'heure.

La tirette remonte et appuie sur la bascule qui descend. Le pignon coulant entre alors en contact avec la première roue de renvoi et entraîne le deuxième renvoi puis la minuterie qui fera tourner la chaussée sur laquelle est fixée l'aiguille des minutes.

Pour bien terminer le démontage, il reste à enlever le rubis du balancier équipé d'un Incabloc :

Ce dernier est composé d'un ressort en forme de violon qui maintient les 2 rubis.

  

Et on a enfin la platine totalement nue, (pas tout à fait car il faudrait démonter aussi le contre-pivot de la roue d'échappement mais surtout ensuite le remonter ???)

côté cadran :

côté fond :

A noter qu'il reste encore les 2 vis de fixation du cadran vissées dans le côté de la platine.

Pour terminer une photo de l'ensemble des pièces du calibre :

Décompte des rubis : 

axe de balancier : 2 rubis et 2 contre-pivots

plateau de balancier : 1 rubis

ancre : 2 palettes

axe de l'ancre : 2 rubis

roue d'échappement : 2 rubis et 2 contre-pivot

roue de seconde : 2 rubis

roue moyenne : 2 rubis

Total : 17 rubis.

 

Passons maintenant à la version seconde indirecte au centre.

Les différences résident essentiellement au niveau du train de roues.

On démonte le pont supplémentaire vissé sur le pont de rouage et le pont de barillet :

On distingue au centre le pignon de l'axe de la seconde centrale qui traverse la roue de centre.

On distingue, fixé au pont de rouage, le ressort qui appuie sur l'axe des secondes.

Pour étudier le reste des différences, il faut d'abord démonter l'échappement (balancier + ancre)

On retire le pont de rouage :

On distingue bien le ressort de friction de l'axe central.

Le passage de la roue moyenne modifiée nécessite une découpe spéciale du pont de rouage.

La roue de seconde ne présente pas de prolongement pour traverser la platine et recevoir la petite aiguille des secondes :

La roue moyenne est double. Sur la photo, la roue supérieure entraîne la roue de centre, alors que la roue inférieure entraîne le pignon de l'axe central.

   

L'ajout d'un rubis pour l'axe de seconde central dans le pont de seconde centrale fait passer le total à 18 rubis.

 

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