LIP R23

Le R23 est conçu en 1955 pour être le remplaçant du R25. Les 2 calibres cohabiteront quelques années. Il aura  un grand succès puisqu'il ne sera progressivement remplacé qu'en 1963 par le R136. Il est équipé de 17 rubis, possède une seconde centrale directe (contrairement au R25) et peut être doté d'une date (version dato). Son diamètre est de 23 mm ce qui lui permet, en plus d'équiper les montres homme, de se retrouver dans les montres junior.

Il sera amélioré techniquement 8 fois marquée de A à H durant sa carrière, chaque amélioration étant indiquée par une lettre gravée sur la platine à côté de la référence du calibre. (les différentes versions du R23).

Ce calibre est souvent protégé de la poussière par une calotte non vissée.

Démontage d'un R23 :

Notre cobaye est un R23 A. (à noter que sur les versions A, la lettre A n'est pas gravée sur le platine)

Le R23 côté fond :

Le R23 côté cadran :

On retire tout d'abord la roue d'heure :

Démontage du balancier. Ce dernier est monométallique à vis. Il possède un spiral à courbe Breguet.  Il est monté sur antichoc de type Incabloc. 

A noter les longues goupilles pincant le spiral. Leur déplacement (commandé par celui de la raquette) fait varier la longueur active du spiral et permet donc de régler l'avance ou le retard.

Il faut noter aussi la présence d'une cale sous le pont de balancier :

Cette cale ou chrysocale apparait chez LIP à partir du R25. Leur épaisseur varie entre 2/1000 à 8/1000 ème de millimètre. Cette astuce technique permet de simplifier le montage des calibres en compensant l'ébat du balancier. Ces cales seront utilisées jusqu'au R184 !

Démontage de l'ancre :

Démontage du rochet :

Le ressort du cliquet anti-retour devient alors visible.

On démonte ensuite la roue de couronne.

ATTENTION !!! les 2 lignes parallèles au sillon de la vis indiquent que cette vis a un pas inversée. Il faut donc la dévisser en vissant et inversement. C'est toujours le cas pour les roue de couronne sans noyau et quelquesfois pour le rochet (exemple R25). Il faut faire bien attention car un pas de vis casse vite !

 

On peut maintenant retirer le pont de barillet :

Et enlever le barillet :

On attaque maintenant le train de roues.

On commence par retirer la Chaussée fixée à la roue de centre côté cadran.

Puis on démonte les 2 rubis contre-pivots fixés au pont de rouage.

 On peut maintenant démonter le pont de rouage maintenant le train de roue.

 

La roue centrale est la roue de seconde au centre. Son axe traverse la roue de centre et ressort côté cadran.

 C'est sur cette dernière qu'est fixée l'aiguille des des secondes. On la retire :

On retire aussi la roue d'échappement et la roue moyenne.

A gauche, roue d'échappement, à droite, roue de seconde et au milieu, roue moyenne. Selon l'ordre de fonctionnement, la roue de seconde devrait être au milieu !

On peut ensuite retirer le pont de la roue de centre :

On peut noter la présence d'une nouvelle cale.

Et on retire la roue de centre :

Démontage du remontoir :

On dévisse la vis de tirette ce qui libère la tige de remontoir.

En haut, la tige de remontoir et la couronne, au milieu le pignon de remontoir, en bas le pignon coulant.

On démonte ensuite la minuterie :

D'abord le pont de minuterie :

On peut alors retirer la minuterie et le renvoi.

A gauche, la minuterie et à droite, le renvoi.

On démonte ensuite le ressort de tirette :

On retire la bascule et son ressort :

On dévisse enfin la tirette :

Après avoir démonter le remontoir, étudions son fonctionnement :

Position couronne poussée : remontage du ressort :

Le carré de la tige de remontoir entraîne le pignon coulant. La bascule plaquant le pignon coulant au pignon de remontoir, la rotation de la couronne entraîne le pignon de remontoir, la roue de couronne et le rochet. La denture spécifique entre les 2 pignons permet un entraînement dans un seul sens. 

Position couronne tirée : mise à l'heure.

La tirette remonte et appuie sur la bascule qui descend. Le pignon coulant entre alors en contact avec la roue de renvoi et entraîne la minuterie qui fera tourner la chaussée sur laquelle est fixée l'aiguille des minutes.

Pour bien terminer le démontage, il reste à enlever le rubis du balancier équipé d'un Incabloc :

Et on a enfin la platine totalement nue, 

côté cadran :

côté fond :

A noter qu'il reste encore les 2 vis de fixation du cadran vissées dans le côté de la platine.

Pour terminer une photo de l'ensemble des pièces du calibre :

Décompte des rubis : 

axe de balancier : 2 rubis et 2 contre-pivots

plateau de balancier : 1 rubis

ancre : 2 palettes

axe de l'ancre : 2 rubis

roue d'échappement : 2 rubis et 1 contre-pivot

roue de seconde : 1 rubis

roue moyenne : 2 rubis et 1 contre-pivot

roue de centre : 1 rubis

Total : 17 rubis.

 

Une photo amusante d'un retour de révision.

L'horloger a marqué avec de la peinture les vis du calibres afin de vérifier, comme par des scellés, que personne n'a démonté le calibre puis a fait jouer la garantie.

On peut même dater la révision à mars 1989 :

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