Le calibre 30 dans tous ses états
Voilà un mouvement de chez Omega qui mérite qu'on lui consacre une revue, car c'est peut-être lui qui a le plus contribué à la renommée des montres bracelet de la marque, dès les années quarante.
Au cours des années ,et des progrés de l'horlogerie, il a reçu de nombreuses modifications, que l'on peut deviner sur la photo suivante :
Un peu d'histoire:
Le calibre 30 a été créé fin 1938, par un certain Henri Kneuss, alors sous-directeur technique chez Omega.
Il sera produit de 1939 à 1963, avec de multiples évolutions au cours de sa longue vie.
A noter que ce calibre a été le premier à recevoir le fameux dorage rose si caractéristiques des anciennes Omega. Il est également le premier à recevoir un système antichoc au balancier (incabloc) chez Omega.
Voici une photo d'un calibre avec ces caractérisques: le 30 T2 PC (Transformation 2, Pare Choc)
(Notez le numéro de mouvement qui date la montre de 1941 environ !)
Le numéro de calibre est sous le balancier :
30 T2 PC
Le même calibre dans sa version de base, sans finition dorée et sans antichoc:
Notez le numéro de mouvement plus élevé que sur la première version pourtant plus évoluée.
Ceci est dû au fait que les montres étaient proposées avec différentes options à la clientelle: finitions de cadrans, mais aussi de calibres.
La version de base possède un balancier bimétallique coupé, c'est le balancier qui compense les variations de chaleur, sur la version antichoc, le balancier est monométallique, c'est le spiral qui est autocompensateur.
Sur la photo du calibre, une des deux coupures est nettement visible prés du bras de balancier.
Le même calibre de base en version seconde centrale:
Au fil des années, le calibre a continué d'évoluer, les mouvements sont maintenant tous dorés rose, et à partir de 1948, les nouvelles références sont inscrites sur le pont de barillet afin de les rendre plus facilement lisibles:
Ce même calibre est également disponible avec 17 rubis (empierré jusqu'au centre): le calibre 266:
Sans aucun doute ma version préférée du calibre 30
Nous arrivons maintenant à la fin des années 50, et le balancier reçoit une nouvelle amélioration majeure:
Les vis d'équilibrage sont maintenant supprimées, les balanciers deviennent lisses et sont équilibrés par fraisage.
Les avantages de ces balanciers sont:
-Une réalisation plus aisée et plus compatible aux procédés de fabrication automatisés.
-Une meilleure pénètration dans l'air (absence de perturbations dues aux vis), ce qui améliore la précision en début et fin de remontage.
-Une plus grande légèreté, ce qui les rend moins sensibles aux chocs.
Inconvénient: Le mouvement perd beaucoup en esthétique !
Et sa version avec seconde au centre:
Il faut noter que les secondes centrales
sont indirectes chez Omega:
C'est à dire que l'entrainement de la seconde centrale est réalisé au moyen d'une roue suplémentaire, indépendante du train de rouage qui fait fonctionner le mouvement.
Si cette roue est enlevée, la montre fonctionne toujours, mais sans la seconde centrale.
Ultime modification, en 1961, le système antichoc Incabloc est remplacé par un système Novochoc, ce calibre est celui qui sera utilisé dans la fameuse réédition limitée du calibre 30 pour le jubilé 1894-1994.
Je n'ai malheureusement pas de photo de ce calibre, mais il est pratiquement identique au précédent.
Voici maintenant quelques photos de montres équipées d'une des versions du calibre 30:
Cadran avec chiffres peints et application de radium.
Cette montre date de la fin des années quarante.
Fond vissé,couronne étanche.
Pour la vendre, certains n'hésiteraient pas à dire que c'est une montre militaire, mais il n' y a aucune inscription qui le prouve.
Calibre 30 T2 PC
Chiffres dorés, les fameuses aiguilles feuilles caractéristiques des années 40 et début 50.
Calibre 30 T2
La couronne de cette montre n'est pas encore siglée Omega, mais elle est d'origine, avec cette forme si étrange.
Sur les catalogues de l'époque, plusieurs Omega en sont dotées.
Calibre 30 T2 SC et toujours ces magnifiques aiguilles feuilles, un classique ?
Une version luxe de l'Omega calibre 30, avec des aiguilles dauphines pleines et des index appliqués, en or.
Les graduations sont des petits insers (en or ?), sur le cadran blanc guilloché.
Le calibre est le 266, mon préféré, empierré au centre et avec balancier à vis.
Vers 1950
La couronne siglée est maintenant généralisée sur les montres Omega (aprés 1948)
Le calibre 30 aujourd'hui :
Les montres de ce calibre ne sont pas rares, il faut simplement un peu patienter pour trouver un cadran non repeint en bon état.
En effet, l'étanchéité des montres de cette époque était souvent sommaire, voire inexistante, sauf bien sûr pour quelques modèles spécifiques à fonds vissés et couronne avec joint. (voir premier modèle)
Ce sont donc les cadrans qui ont eu à souffrir en premier de cet état de fait.
Une fois la perle rare dénichée, le calibre révisé, nul doute que cette montre assurera encore des années de service, et avec précision !
JEF06